En pleine offensive russe, Jean-Noël Barrot à Kiev : Paris renforce son soutien à l’Ukraine
Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères s’est rendu ce 21 juillet à Kiev, quelques heures après un raid russe massif sur la capitale. Cette visite officielle vise à réaffirmer le soutien de Paris à l’Ukraine et à appeler l’Union européenne à durcir ses sanctions contre Moscou.
Une visite politique et symbolique
Dans la nuit de dimanche à lundi, la Russie a lancé « plus de 420 drones et plus de 20 missiles, y compris des missiles balistiques » sur l’Ukraine, dont une frappe dévastatrice sur Kiev, a fait savoir le président ukrainien. Un civil a été tué, sept autres blessés, et des infrastructures clés – une station de métro, des immeubles résidentiels et une école maternelle ainsi que des jardins d’enfants – ont été touchées, rapporte l’AFP. Arrivé par train depuis la Pologne, Jean-Noël Barrot a débuté sa visite devant la station de métro Lukianivska, touchée par un drone Shahed dans la nuit.
Cette visite marque le second déplacement de Jean‑Noël Barrot en Ukraine depuis sa nomination aux Affaires étrangères. Reçu au palais Mariinsky par le président Volodymyr Zelensky, le ministre a salué la résilience ukrainienne. « En Européens, nous continuerons d’accroître la pression sur Vladimir Poutine. », a-t-il assuré, tout en dénonçant « la violence meurtrière du Kremlin ». Volodymyr Zelensky a répondu sur X, remerciant : « la France, le président Macron et M. Barrot personnellement pour le soutien que nous avons ressenti depuis les premiers jours de la guerre ».
Un appel à l’Europe et au renforcement des moyens
Outre le soutien symbolique, la visite du ministre vise à renforcer la coopération militaire et diplomatique. Jean-Noël Barrot a plaidé pour un durcissement des sanctions économiques : gel d’avoirs ciblés, extension du plafonnement du pétrole russe et restrictions sur les importations de métaux. De son côté, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué, relayé par CNews : « Au lendemain des sanctions d’ampleur inédites venant d’être adoptées par la France et l’Union européenne contre le régime russe, le ministre réalisera un point d’étape sur le soutien apporté par la France à l’Ukraine ».
Selon le Ministre des Armées Sébastien Lecornu, Paris souhaite également accroître la production conjointe de drones sur le sol ukrainien, en lien avec des industriels français. Le sujet a été évoqué lors de l’entretien entre Barrot, Zelensky, la Première ministre Ioulia Svyrydenko et le chef de la diplomatie ukrainienne Andriï Sybiga. Enfin, Jean-Noël Barrot a confirmé son déplacement à la centrale de Tchernobyl cet après-midi, notamment pour expliquer « le rôle moteur joué par la France pour contribuer à la sûreté et à la sécurité nucléaire depuis 2022 et pour contribuer à la réhabilitation de la centrale. », comme le rapporte BFMTV.
Dans une capitale encore secouée par les alertes aériennes, la présence de Jean‑Noël Barrot envoie un message de fermeté à Moscou. Elle s’inscrit dans une volonté de maintenir l’Ukraine au centre de l’agenda européen et de montrer que Paris, au-delà du soutien verbal, cherche à accélérer la cadence. Mais sur le terrain, Kiev attend surtout des actes : plus de matériel, plus de boucliers, et moins de promesses.
Dorine Vaudron
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