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Katy Perry, star en orbite et cible à l’atterrissage

Blue origin katy perry

Katy Perry, star en orbite et cible à l’atterrissage

Le 14 avril 2025, la chanteuse américaine a pris part à une mission spatiale 100 % féminine organisée par Blue Origin, une première depuis 1963. Entre symbole d’émancipation et caprice de milliardaires, ce voyage a mis les réseaux sociaux en ébullition.

Ce lundi 14 avril, à 15h30 heure de Paris, une fusée New Shepard de Blue Origin s’élance depuis le Texas, emportant à son bord six femmes prêtes à tutoyer les étoiles, ou du moins la ligne de Kármán, à 100 km d’altitude. Parmi elles, la popstar Katy Perry, qui n’a visiblement pas peur de troquer ses costumes à paillettes contre une combinaison spatiale. Ses compagnes de vol ? Rien de moins que Lauren Sánchez, accessoirement fiancée à Jeff Bezos, la journaliste Gayle King, l’ingénieure Aisha Bowe, la militante Amanda Nguyen et la productrice Kerianne Flynn. Pendant quelques minutes, les passagères ont expérimenté l’apesanteur, flottant dans la capsule et admirant la courbure de la Terre. Katy Perry, fidèle à son style, a même entonné What a Wonderful World de Louis Armstrong, un moment immortalisé par les caméras embarquées. Ce vol suborbital de 11 minutes marque une étape historique : c’est la première mission entièrement féminine depuis le vol en solitaire de la cosmonaute soviétique Valentina Terechkova en 1963. Mais si ce voyage a été salué comme une avancée pour la représentation féminine, il a aussi déclenché une tempête de réactions contrastées, notamment sur les réseaux sociaux.

Un feu d’artifice féministe… ou un caprice polluant ?

« Je me sens super connectée à l’amour », a déclaré la superstar mondiale après son retour sur Terre, tenant une marguerite en hommage à sa fille. Ces mots sont devenus la matière première d’une vaste moquerie collective. Sur X, les critiques pleuvent : « On peut la renvoyer là-haut, svp ? », ironise un internaute. L’actrice Olivia Munn, citée par Cnews, enfonce le clou rappelant que : « l’Américain moyen ne peut même pas se permettre d’acheter des œufs  ». Même les plus fervents défenseurs du girl power grimacent : « Envoyer une chanteuse et la compagne du boss dans l’espace, c’est un symbole, certes, mais de quoi, au juste ? ».

https://twitter.com/kirawontmiss/status/1911839014631469509

Bien sûr, l’opération est un coup de génie médiatique. Katy Perry, maman d’une petite Daisy, jure vouloir inspirer sa fille à « viser la lune », ou du moins une capsule à plusieurs millions de dollars. Lauren Sánchez, sourire éclatant, explique avoir trié sur le volet des femmes « inspirantes » pour porter ce message d’empowerment. Amanda Nguyen a même glissé deux mini-expériences scientifiques dans son sac, histoire de donner un vernis sérieux à ce qui ressemble furieusement à une virée touristique pour VIP. On applaudit l’enthousiasme, mais on tousse un peu face aux 93 tonnes de CO2 recrachées par la fusée, soit 15 tonnes par passagère, selon Vert.eco. Car pendant que le commun des mortels recycle ses bouteilles en plastique pour sauver la planète, l’élite s’offre des selfies en apesanteur. Un détail, sans doute, pour celles qui peuvent s’offrir un billet à six chiffres. Acompte minimum de 150 000 dollars, merci de faire la queue.

Blue Origin, qui a déjà baladé 58 happy few dans l’espace depuis 2021, maîtrise l’art du spectacle. Ce 11e vol habité, estampillé NS-31, coche toutes les cases : diversité, glamour, et un zeste de controverse pour faire parler. Mais à l’heure où un rapport d’Oxfam International, rappelle que les 1 % les plus riches polluent deux fois plus que la moitié la plus pauvre de l’humanité, on se demande si Jeff Bezos n’aurait pas mieux fait de financer des éoliennes. Ce vol, aussi historique soit-il, laisse un goût amer : celui d’un rêve réservé à quelques-unes, pendant que le reste du monde ramasse les miettes d’une planète malmenée.

Dorine Vaudron

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