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Journée internationale de Tintin, la BD qui ne meurt jamais

Journée internationale de Tintin, la BD qui ne meurt jamais

Ce mercredi, Les aventures de Tintin et Milou a sa journée mondiale. L’occasion de revenir sur un projet fou qui résonne encore aujourd’hui auprès des jeunes, plus de 100 ans après sa création.

En 2019, la série d’albums écrite par Hergé obtient sa journée internationale, pour faire renaître l’héritage d’un héros qui a dépassé les frontières de la Belgique pour devenir une icône mondiale. L’objectif était de célébrer le 90e anniversaire de l’apparition de Tintin dans le quotidien Le Vingtième Siècle en 1929. À l’époque, l’auteur travaillait pour le journal conservateur. Il décide à 21 ans de proposer une nouvelle histoire pour son jeune public : celle d’un journaliste qui part en reportage « au pays des soviets » accompagné de son petit chien blanc. Les aventures de Tintin et Milou est né. L’idée lui vient en s’inspirant d’un camarade scout qu’il côtoyait adolescent. Comme Tintin, il aimait l’aventure et les voyages dans la nature. Son surnom ressemblait déjà à celui du héros de la BD : Totor. On comprend mieux pourquoi cet univers a autant touché les jeunes.

Pourquoi Tintin plaît autant ?

À l’instar de Martin Sheen dans Apocalypse Now, notre reporter belge explore, à travers le temps, des univers inconnus. Par un procédé habituellement utilisé par des scénaristes, le spectateur (ici le lecteur) s’identifie à un personnage principal pas très bavard qui vit des situations risquées et rencontre des personnages caractérisés. Le lecteur s’identifie facilement au héros, ce qui rend l’histoire captivante.

Les aventures de Tintin et Milou dispose d’un florilège de personnages excentriques rendant la BD agréable à lire pour les jeunes générations. Capitaine Hadock, Bianca Castafiore, Professeur Tournesol, Dupond et Dupont, Abdallah, Rastapopoulos etc. Ces protagonistes qui croisent le chemin de Tintin dynamisent le récit à la manière d’un film choral. Chaque album peut se lire indépendamment, mais certains voient ces personnages réapparaître, ce qui enrichit l’univers et lui donne une profondeur appréciée par les fans les plus assidus de la BD.

Le reporter du siècle

Alors que la BD semble être appréciée par des enfants de par son aspect aventure, Tintin a su trouver une certaine résonance chez les adultes dans sa capacité à être interprétée avec une double lecture. Chaque album traite d’une thématique propre à la culture d’un pays ou à une période historique. Tintin chez les Soviets apparaît comme une satire provocatrice du communisme soviétique tandis que Tintin au Congo parle de la domination occidentale sur l’Afrique coloniale. Mais c’est sûrement avec le Lotus Bleu qu’Hergé a su montrer qu’il savait parler d’un sujet totalement inconnu pour lui : l’expansionnisme japonais. Après avoir fait voyager son héros en Amérique et en Afrique, l’auteur souhaite raconter une histoire à Shangaï. À ce moment-là, un aumônier des étudiants chinois de Louvain en Belgique fan de Tintin lui suggère d’éviter de caricaturer la Chine pour ne pas blesser ses étudiants. Il lui présente donc un de ses meilleurs étudiants chinois : Tchang. Ce dernier est arrivé en Europe en 1931 et étudie la sculpture aux Beaux-Arts. Il rencontre d’abord Hergé pour l’aider dans l’écriture du Lotus Bleu mais très vite une relation d’amitié se crée entre les deux artistes. La réalisation de cet album marque une nouvelle page dans l’histoire de Tintin. À partir de là, l’auteur saura traiter d’un sujet de manière moins caricaturale et plus approfondie. Pour écrire Le Lotus Bleu, il se documentera sur l’histoire de la Chine et créera le personnage de Tchang, en hommage à son nouvel ami.

Benoît Gravellier

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