Stéphane Plaza dans la tourmente : deux ex-compagnes l’accusent de violences 

Stéphane Plaza, figure incontournable de la télévision française et animateur vedette de Recherche appartement ou maison sur M6, se retrouve au cœur d’une tourmente judiciaire. Ce jeudi 9 janvier 2025, il comparaît devant le tribunal correctionnel de Paris pour des accusations graves de violences sur deux anciennes compagnes. L’affaire, explosive, fait vaciller une image publique soigneusement construite depuis des années.

Une double accusation

Âgé de 54 ans, l’animateur et agent immobilier est jugé pour des faits de « violences habituelles physiques et/ou psychologiques par concubin », qui auraient été commis entre 2018 et 2022 sur son ex-compagne Amandine, et de « violences habituelles psychologiques par concubin » sur une autre, Paola, entre 2021 et 2022. Dans les deux cas, les faits sont graves : une incapacité totale de travail de plus de huit jours, témoignant d’un impact significatif sur leur santé, a été établie.

Selon elles, leurs relations avec l’animateur ont été marquées par des épisodes de violence physique et psychologique. Amandine affirme avoir subi des agressions répétées, notamment en 2022, lorsque Stéphane Plaza lui aurait tordu les doigts avec une telle force qu’elle a souffert de luxations et d’un arrachement osseux. Paola, quant à elle, dénonce un climat de violences psychologiques constantes, émaillé d’insultes et d’un comportement instable. Elle décrit également des épisodes physiques, affirmant que l’animateur l’aurait mordue.

Lors de l’audience, des SMS attribués au roi de l’immobilier sur petit écran, ont été présentés comme preuves. L’un d’eux, particulièrement troublant et adressé à Amandine, disait : « Tu me pousses à bout, et je pète un plomb, voilà la réalité. L’homme le plus violent du monde. Je t’embrasse tendrement. ».

De son côté, Paola a décrit Stéphane Plaza comme un homme au« comportement changeant », capable de murmurer des paroles douces le soir pour mieux asséner des insultes cinglantes au matin. Après avoir subi une augmentation mammaire pour lui plaire davantage, il l’aurait humiliée en ces termes : « vieille pute » et « bimbo ».

Stéphane Plaza nie catégoriquement les faits. Son avocat, Me Carlo Alberto Brusa, a dénoncé ce qu’il qualifie de « rouleau compresseur judiciaire », assurant que son client fait l’objet d’un acharnement médiatique et judiciaire.

Une défense en difficulté dès les premiers échanges

Dès l’ouverture du procès, le climat était électrique. La défense, en difficulté, a tenté de jouer sur les vices de procédure, arguant d’un accès incomplet au dossier. Une tactique rapidement critiquée par la procureure, qui a dénoncé une perte de temps préjudiciable pour les victimes présentes. Mais le tribunal a choisi de mettre ces débats de côté pour se concentrer sur le fond : les faits reprochés à l’animateur.

Entre présomption d’innocence et tempête médiatique

Depuis que l’affaire a éclaté en septembre 2023, à la suite d’une enquête choc de Mediapart, Stéphane Plaza n’est plus simplement l’animateur adoré des Français. Les révélations ont éclaboussé sa carrière et mis à mal son image de bon vivant, accessible et bienveillant. Pourtant, M6, la chaîne qui diffuse ses émissions phares, a décidé de ne pas le suspendre, arguant de la présomption d’innocence. Une décision risquée, qui alimente un débat brûlant : faut-il séparer l’homme de l’artiste ou l’employé de ses accusations ? En coulisses, des discussions sont en cours. Si la situation évolue défavorablement pour le présentateur, la chaîne pourrait réduire la diffusion de ses programmes, une première pour celui qui a toujours été une valeur sûre du paysage audiovisuel français.

Que risque-t-il ?

Les enjeux pour M. Plaza sont vertigineux. En cas de condamnation, il risque jusqu’à dix ans de prison et 150 000 euros d’amende. Mais l’impact dépasse largement le cadre juridique. Ce procès est aussi celui de son image. L’animateur, jusque-là irréprochable, pourrait perdre bien plus qu’un procès : sa carrière, sa notoriété, et le lien qu’il a tissé avec le public au fil des années.

Une affaire qui résonne avec les préoccupations de la société

Au-delà du cas Plaza, cette affaire met en lumière une problématique plus vaste : celle des violences conjugales, encore trop répandues. Les accusations de violences psychologiques, notamment, soulèvent un débat essentiel sur la reconnaissance de ce type d’abus, souvent invisibles, mais dévastateurs. Elles rappellent aussi que personne, pas même une personnalité publique, n’est au-dessus des lois.

Un procès qui marque un tournant

Qu’il soit innocenté ou condamné, Stéphane Plaza ne sortira pas indemne de cette affaire. Le procès, suivi de près par les médias et le grand public, dépasse le simple cadre judiciaire. Le verdict, attendu avec impatience, pourrait bien devenir un moment charnière, non seulement pour l’animateur vedette de M6, mais aussi pour la manière dont la société perçoit et traite les accusations de violences conjugales, particulièrement lorsqu’elles impliquent des figures publiques emblématiques. Alors que les débats se poursuivent, une chose est sûre : cette affaire continuera de faire couler beaucoup d’encre.

Dorine Vaudron