Emmanuel Macron annonce la reprise du projet de musée-mémorial du terrorisme au Mont-Valérien

Le chef de l’État souhaite maintenir ce projet de musée-mémorial. Il avait été annoncé le 19 septembre 2018 mais mis en pause en décembre 2024 sous le gouvernement Barnier.
À l’initiative de Nicole Belloubet, alors ministre de la Justice, est fondé le 9 février 2018 un comité mémoriel, qui propose ce projet de musée-mémorial du terrorisme. Il est dirigé par Henri Rousso, directeur de recherche au CNRS et spécialiste de la mémoire collective. Comme annoncé aux porteurs du projet, Emmanuel Macron souhaite maintenir l’ouverture de ce musée en 2027. Cette information a été confirmée par l’ancien procureur François Molins au micro de France Info : « Il devrait être conduit à son terme. Et j’espère qu’il le sera, parce qu’il était bien avancé. Et on continuera à se battre avec toute notre énergie pour qu’il aille à son terme ».
La date de cette annonce n’est pas anodine, puisqu’il s’agit de la commémoration des dix ans des attentats de début janvier 2015. Pour rappel, ce mois avait été marqué par trois attaques successives : la première avait eu lieu dans le 11e arrondissement de Paris, au local du journal satirique Charlie Hebdo. Cet attentat, perpétré par les frères Cherif et Saïd Kouachi et revendiqué par Al-Qaïda, avait fait douze morts, dont huit journalistes et un gardien de la paix. Les deux attaques suivantes ont été commises par Amedy Coulibaly les 08 et 09 janvier, et avaient fait cinq nouvelles victimes : une policière à Montrouge, ainsi que quatre personnes de confession juive lors d’une prise d’otage dans un hypercasher porte de Vincennes. À la suite de ces attentats, des manifestations pour la liberté d’expression avaient rassemblé plusieurs millions de personnes à travers toute la France, dont une quarantaine de chefs d’État du monde entier. (Lien article Dorine à intégrer)
Un projet de musée-mémorial déficitaire et sujet aux controverses
En décembre 2024, le gouvernement Barnier avait mis en pause ce projet pour des raisons économiques. En effet, après quatre années de recherches et près de dix millions d’euros pour sa construction, ce musée-mémorial est considéré comme un gouffre financier par les conseillers du Premier ministre. Il coûterait plus de 95 millions d’euros, répartis sur plusieurs années et plusieurs ministères. Mais d’autres raisons pourraient être derrière cet abandon temporaire.
Certaines institutions de mémoire de victimes de la Shoah et de la résistance s’étaient opposées à ce projet de musée sur le site du Mont-Valérien. Derrière cette opposition, la crainte de voir la mémoire de la Seconde Guerre mondiale éclipsée par la mémoire des victimes du terrorisme. La ministre de la Culture Rachida Dati serait, elle aussi, défavorable à ce projet. Selon les informations de France Info, ses liens avec Pierre-François Veil, président de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, pourraient expliquer cette opposition.
L’ouverture du musée-mémorial du terrorisme est prévue pour l’année 2027, avec pour objectif de « donner du sens aux souffrances endurées par les victimes en proposant des clés de compréhension à une histoire en cours », selon le site du musée. En amont, les équipes du musée-mémorial proposeront au public du site des ressources documentaires et des visites virtuelles.
Marie Barrera
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