Mission Impossible, Scarlett Johansson, Julia Ducourneau…retour sur la sélection du Festival de Cannes 2025
Avec trois films français en lice pour la palme d’or et un film français en ouverture, la 78ème édition du Festival de Cannes met en avant le cinéma français.
Jeudi dernier à l’UGC Montparnasse, le délégué Thierry Frémeaux et la présidente Iris Knobloch ont dévoilé le nom des films en compétition pour le Festival de Cannes. Pour cela, le comité de sélection a visionné 2 909 œuvres, un record encore jamais égalé. Le bilan ? Beaucoup de films très attendus par le public n’ont pas été évoqués, malgré la présence de certains blockbusters comme Mission Impossible – Dead Reckoning Part Two. Et avec tout ça, impossible pour le festival d’ignorer le contexte politique tendu de ces dernières années.
Les Français à l’honneur
En cette nouvelle édition, le comité de sélection a étonné tout le monde en proposant d’ouvrir le festival avec un premier film : Partir un jour d’Amélie Bonnin. Ce film français raconte l’histoire de Cécile, une cheffe s’apprêtant à réaliser son rêve en ouvrant son propre restaurant gastronomique. Elle retourne dans son village natal à la suite de l’infarctus de son père. Ce retour à la terre s’inscrit dans une tendance récente du cinéma, où la question du territoire occupe une place centrale.
En compétition, trois films français aux styles très différents se distinguent. Alpha de Julia Ducournau, drame familial situé dans les années 80, suit une adolescente de 13 ans vivant seule avec sa mère. Le quotidien bascule lorsqu’elle revient de l’école avec un tatouage, déclencheur d’une série d’événements intimes et violents. Le film aborde aussi la mémoire du sida, à travers l’histoire d’un des parents. Avec ce projet, la réalisatrice de Titane livre son œuvre la plus personnelle.
Hafsia Herzi adapte quant à elle le roman de Fatima Daas avec La Petite Dernière. Le film suit Fatima, 17 ans, brillante élève et benjamine d’une famille musulmane vivant en banlieue. Quand elle intègre une faculté de philosophie à Paris, un nouveau monde s’ouvre à elle. En se confrontant à la ville, à ses désirs, à sa foi, elle explore les tensions entre héritage et liberté. Une chronique d’émancipation, à hauteur de regard.
Enfin, Dossier 137 de Dominik Moll propose une plongée dans les coulisses de l’IGPN (inspection générale de la police nationale). Stéphanie, enquêtrice, mène l’instruction autour d’un tir de LBD (lanceurs de balles de défense) ayant gravement blessé un jeune lors d’une manifestation. Ce qui commence comme une enquête classique devient un drame personnel. Un thriller social qui interroge les institutions, la violence d’État, et la part de doute dans l’exercice du pouvoir.
À côté de la compétition, la présence française s’étend à toutes les sections. Hors compétition, Zlotowski, Klifa et Klapisch présentent leurs nouveaux films. Dans Un Certain Regard, Charuel et Demoustier confirment leur attachement à un cinéma ancré dans le réel. La Semaine de la Critique met en lumière de jeunes réalisateurs comme Pauline Loquès ou Martin Jauvat, tandis que l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) accueille des propositions hybrides et internationales. Une sélection qui confirme la vitalité du cinéma français, présent partout, sans jamais se répéter.
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