Impôts : Depuis le 1er janvier, le fisc surveille vos réseaux sociaux
Avis aux amateurs de stories bien léchées et de feeds impeccables, depuis le 1er janvier 2025, l’administration fiscale a trouvé un nouveau terrain de chasse : vos réseaux sociaux. Désormais, elle peut scruter vos posts publiques pour traquer les incohérences entre vos déclarations fiscales et le train de vie que vous affichez fièrement. En clair, si vos publications sentent le luxe, mais que vos impôts font profil bas, ça pourrait coincer.
Entre Kelly, facettes et Dubaï
Prenons un exemple bien connu : Maeva Ghennam, influenceuse incontournable et reine autoproclamée de l’opulence sur Instagram, qui ne manque jamais d’exhiber ses sacs Kelly d’Hermès dans toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Une passion qu’elle partage avec ses millions d’abonnés. Ou encore ces influenceurs qui arborent des facettes dentaires plus brillantes que des spots de studio et qui enchaînent les séjours à Dubaï, devenue la capitale mondiale du glamour affiché sur Instagram. Mais voilà : à force de trop montrer, on finit par éveiller les soupçons.
Le fisc, armé d’outils numériques de pointe, pourrait se demander si tout ce luxe a bien été dûment déclaré. Cadeaux, partenariats, voyages sponsorisés, tout avantage perçu doit être fiscalement transparent. Oui, même ce week-end « offert » à Bora Bora pour tester la nouvelle crème solaire en vogue. Désormais, grâce à un décret fraîchement adopté, datant du 31 décembre 2024, les agents du fisc et des douanes peuvent scruter et analyser les données publiques publiées sur Facebook, Instagram, TikTok, ou LinkedIn. Une révolution numérique qui marque le passage à une surveillance d’un nouveau genre.
Influenceurs : retour à la réalité
Jusqu’ici, l’administration fiscale se limitait à explorer les sites accessibles sans mots de passe ni inscription. Mais le jeu a changé. Si vous êtes influenceur, la leçon est simple : ce que vous montrez au monde, le fisc peut le voir aussi. Et il n’hésitera pas à comparer votre lifestyle à vos revenus déclarés. En cas d’incohérence, le redressement fiscal n’est jamais loin. Oubliez les petites excuses du style « mais c’était un prêt entre amis » ou « ce n’est qu’un cadeau ». Ces subtilités ne font pas le poids face à une story où vous posez avec un sac à 15 000 € ou un jet privé.
Les règles sont claires : tout avantage, qu’il soit en nature ou en espèces, doit être déclaré. Et soyons honnêtes : tout ça ne concerne pas que les influenceurs. Les inspecteurs du fisc pourront aussi vérifier les comptes de particuliers lambda qui affichent des achats ou des voyages hors de portée de leur fiche de paie.
Pourquoi cette mesure ?
Cette initiative vise à moderniser la lutte contre la fraude fiscale dans un monde où l’apparence numérique est omniprésente. L’administration promet toutefois de rester dans le cadre des contenus publics. Vos DM ou stories partagées uniquement avec vos proches ne sont pas concernés. Cette mesure offre aussi un outil puissant pour identifier ceux qui se déclarent expatriés tout en vivant discrètement en France, ou encore pour mettre au jour des activités illégales et des revenus dissimulés.
Pour Booba, le trublion du rap et critique attitré des influenceurs qu’il rebaptise fort opportunément « influvoleurs », ce contrôle accru tombe à point nommé. Fidèle à lui-même, il n’a pas manqué de pointer du doigt les excès d’un milieu où l’argent coule à flots, mais où la rigueur fiscale, elle, reste portée disparue.
Une nouvelle ère fiscale ?
Cette mesure est un rappel : afficher un lifestyle digne de la Jet-Set peut avoir un prix, et pas seulement en likes. Alors, avant de poster votre prochain week-end à Dubaï ou de vous filmer en train de déballer un énième cadeau de luxe, posez-vous la question : êtes-vous prêt à justifier tout ça face à un contrôleur fiscal ? Si la réponse est non, il est peut-être temps de revoir votre feed… ou vos déclarations d’impôts.
Dorine Vaudron
Laisser un commentaire