Faure – Mélenchon : Il se passe quoi à gauche ?
Le socialiste continue de négocier avec le gouvernement Bayrou dans « le dos » de Mélenchon. Ce dernier parle de Faure comme « un négociateur ridicule de servilité ». La mauvaise entente n’est pas nouvelle.
Le premier secrétaire du Parti Socialiste (PS) est passé ce 9 janvier dans la matinale de TF1, le lendemain de nouvelles négociations autour du fameux budget 2025. Socialistes, écologistes et communistes ont participé à une seconde réunion à Bercy mercredi soir, sans inviter les Insoumis, manquant de compléter le NFP. Olivier Faure l’assure : s’il n’y a pas eu de compromis, la discussion « avance ». Pendant 10 minutes, le socialiste bafouille sur le plateau de Bruce Toussaint, et il n’y a finalement rien à en retenir.
Un divorce évident
Faure et Mélenchon, c’est un couple où il y a plus d’amour, mais qui font un enfant NFP pour tenter de le faire revenir. Depuis le départ, les clashs étaient prévisibles. Olivier Faure remet de l’huile dans le feu ce matin en affirmant que « la gauche du tout ou rien, c’est aujourd’hui la gauche du rien ». Bref, leur alliance dans le cadre du NFP n’était évidemment qu’une réponse temporaire à l’urgence, un pacte de survie électorale en 2022.
Depuis, l’unité est devenue une chimère. Les Insoumis sont exclus des réunions stratégiques, Faure s’affiche avec des partenaires « modérés », et Mélenchon ne cache plus son mépris pour une gauche qu’il juge déconnectée des aspirations populaires.
La gauche en crise d’identité
Entre un PS qui essaie de jouer les équilibristes avec la majorité centriste et un Mélenchon qui refuse toute compromission, la gauche est incapable de parler d’une seule voix. Le score misérable d’Anne Hidalgo aux présidentielles 2022, 1,75% des votes, ne lui donne pas beaucoup de légitimités non plus. Les écologistes, eux, oscillent entre prudence et opportunisme. Quant aux communistes, ils tentent de peser dans les discussions, mais leur impact reste limité.
Et pourtant, la gauche n’a jamais autant eu besoin de clarté. Les fractures sociales s’accentuent, l’urgence écologique devient impossible à ignorer, et l’extrême droite continue de grignoter du terrain. Mais au lieu de proposer une vision claire pour 2027, la gauche s’enlise dans ses querelles internes.
L’actualité a montré que se projeter n’est pas très utile : on aura fait quand même 4 premiers ministres juste en 2024…
Cette imprévisibilité politique ne fait qu’accentuer les difficultés de la gauche à se structurer autour d’un projet commun. Face à des électeurs désabusés, elle ne peut plus se contenter d’attendre des jours meilleurs ou de miser sur le front républicain contre l’extrême droite.
La gauche doit non seulement retrouver ce fameux cap clair, mais aussi apprendre à naviguer dans un environnement politique où l’éphémère domine. Peut-être est-il temps pour la gauche et surtout le Parti Socialiste de se repenser, se reconstruire pour rassembler, convaincre et bâtir une France à nouveau socialiste.
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